Enfant noir
Enfant noir
03/05/2007
Ami du temps,
Enfant noir,
Ainé de l’humanité
En tout lieu naufragé
Tu es pareil à l’espoir
Qui court dans le vent.
Ton sang est rouge-terre
Comme ton sol argileux
Tu arpentes mes silences
Tu hantes mon essence
De tes chants bleus
Comme les mers
Tel l’arbre d’ébène
A l’essence tant prisée,
Ton corps robuste et précieux
Ta peau aux reflets ténébreux,
Et repue de parfums irisés,
Me content mille joies et peines
Enfant noir, frère de mon courroux,
Ni l’esclavage et ses colons
Ni même tes frères-pilleurs
N’ont su ravir ton cœur rieur
Ni le malheur et ses jalons
Tu restes jovial et doux
Va frère des hommes
Toi qui toujours chante et danse
Va parmi l’informe foule
Qui comme la houle roule.
Au travers la liesse et la souffrance,
Va ! Car la vie est bonne
Va, chargé de ton histoire
Va sur ton chemin chantant,
Sans rancœur et sans peur
Avec serré sur ton cœur
Le souvenir vibrant
De ta lourde et belle mémoire.
© Théo BAMARA - Toutes les guerres du monde - 2023
Collection : Poèmes en Rouge
Image/Illustration : Fiifi Boateng - Pexels