J’ai tout dit à la mer
Mon cœur en chavirage
J’ai quitté tout l’amer
De mes heures d’orage
Je reviens sur sa grève écrire bien souvent
Tous ces mots « coquillage » emportés par la vague
Je trace de mes doigts sur le sable mouvant
Un prénom et trois mots, quelques traits en zigzag
J’ai tout chanté au vent
Des envies les arpèges
Un refrain émouvant
Et bien des florilèges
Là je viens écouter sur l’onde en doux écho
Une brise câline où flirtent les nuages
L’important, l’important comme chantait Bécaud
Est de croire à l’amour au-delà des mirages
J’ai murmuré à l’anse
A l’orée de son corps
Des mots faits d’espérance
Rythmant nos doux accords
Lors j’ai senti son souffle effleurer mon épaule
Comme dansent les blés au mitan de juillet
Au plus chaud de l’été c’est sa main qui me frôle
Tel un épi doré que l’on glisse au cahier
Je feuillette la page
Où s’écrivent ses mots
Au sable de la plage
Comme au grain de sa peau
Je reviendrai muser en son tendre méandre
Louvoyer s’il le faut, contourner les écueils
A l’anneau de ses bras, à ses lèvres me pendre
Me couler en rivière au doux chant du bouvreuil
J’avais cru tout savoir
De l’amour, de la vie
Mais c’était sans prévoir
Ce renouveau d’envie
Oui, l’automne et l’hiver ont changé mon printemps
Et je vis désormais une seule saison
Au fond de son regard où s’envole le temps
Comme un soleil d’été scintille à l’horizon
J’ai redit à la mer
« L’amour est mon rivage
Et ses yeux l’outremer
Où partir en voyage… »